That’s Mushing ! En compagnie de Thibaut Branquart

Bonjour Thibaut, c’est un plaisir pour moi de pouvoir de nouveau travailler en ta compagnie, j’avais pris beaucoup de plaisir à réaliser ta première interview, je reviens donc maintenant vers toi pour présenter ce DVD de manière concrète car il mérite d’être vus par tous, mushers, neophyte ou grand public en général.

That’s Mushing ! Emil Inauen et ses chiens par grandnordfilms
Le Projet, l’idée, Emil et Thibaut

Raconte-nous comment s’est faite l’approche avec Emil, le connaissais tu avant ? Comment le projet est-il né ?

J’ai rencontré Emil lors de la Première édition de La Grande Odyssée en 2005. Je m’occupais alors de la communication. Mais je me suis très vite rapproché des mushers. J’ai rapidement découvert et apprécié la façon dont Emil avait de travailler avec ses chiens. Ils étaient toujours très calmes, très à l’écoute. L’année suivante, je n’étais pas sur LGO mais en Sibérie avec Nicolas Vanier pour l’Odyssée Sibérienne. En rentrant, j’ai repris contact avec Emil pour lui acheter un chiot. Je voulais un alaskan husky mais un chien qui soit facile à gérer. Il était assez réticent à l’idée de me vendre un chiot n’étant pas musher. Il m’a invité à passer un week-end chez lui en Suisse pour en discuter. J’y suis allé, nous avons beaucoup parlé, de chiens essentiellement, et j’ai participé à un entraînement avec lui. On a appris à se connaître et à se respecter et deux mois plus tard j’étais de retour pour venir chercher Pema.

Parle nous d’Emil, de sa famille, de son cadre de vie en Suisse. Proche de l’Alaska ?

Lors de ma première visite chez lui, j’ai été très impressionné par l’organisation de son chenil. Et puis, le coin, Le massif des Grisons, est un endroit superbe, pas forcément très adapté à la pratique du traîneau avec ses dénivelés très importants, mais véritablement superbe. La vie de la famille et celle du chenil sont très étroitement liés et ça participe fortement au fait que les chiens soient calmes et très bien sociabilisés. Aujourd’hui, Emil et Barbara se sont installés en Norvège depuis 5 ans dans une région idéale pour faire du traîneau, sur le parcours de la Femundlopet. Un coin appelé « Little Alaska », c’est tout dire.

Dans ce DVD, tu écris « un an au cœur d’un chenil de chiens de traîneau ». Qu’a tu appris pendant cette année ?

Surtout, ce que j’ai appris c’est comment s’occuper des chiens et comment les amener d’un chiot avec un potentiel à des athlètes de très haut niveau. C’est vraiment la façon dont vous allez vous occuper du chien au jour le jour depuis son plus jeune âge et la façon dont vous allez le préparer qui en fera un chien exceptionnel ou non. Et puis, j’ai pu découvrir plus pleinement la relation intense qui peut se nouer entre un homme et un groupe de chiens.

Le DVD

Parle nous de ton ou tes meilleurs moments/souvenirs lors de la réalisation de ce DVD ?

Il y a d’abord les longues discussions préparatoires, qui pouvaient durer des heures, au milieu des chiens, faites de centaines d’anecdotes sur chaque chien. Et puis le tournage dans le grand nord norvégien sur la Finnmarkslopet avec le froid intense, les rennes, les élans et les aurores boréales. Certains considèrent ce milieu comme inhospitalier et trop rude, mais pour moi c’est vraiment le paradis.

As-tu rencontré des difficultés, pour le produire, le réaliser, le commercialiser ?

Bien sûr, une production comme celle-là s’adresse à un public particulier et est difficilement rentable, c’est surtout une histoire de passion. Les ventes restent assez confidentielles. Néanmoins, en vendre dans le monde entier, au japon, en nouvelle-zélande et même en Alaska et au Nunavut, ça apporte forcément des satisfactions. Vendre aux inuits des DVD sur les chiens de traîneaux produits dans le Nord-Pas-de-Calais, c’est plutôt original, non ?

That’s Mushing, explique nous le titre ? (ndlr : Emil après une étape LGO s’est écrié « THAT’S MUSHING! », ça vient de là ?)

Littérallement, ça veut dire «  ça c’est du mushing ». Je trouvais effectivement que ce commentaire d’Emil, arrivant dans la tempête au bivouac du Mont Cenis à 2000 mètres d’altitude, s’appliquait bien à ce DVD.

Voilà maintenant 4 ans que tu as produit « that’s Mushing », en le revoyant qu’en penses tu ? Fier de ton travail ?

Avec un peu plus de temps et de moyens, ça aurait pu être mieux encore. Néanmoins, je crois que c’est vraiment un documentaire très intéressant pour celui qui veut en savoir plus sur le mushing et la gestion d’un chenil de compétition. Ça s’adresse aux amateurs d’aventure, aux mushers en devenir mais aussi à tout propriétaire de chiens qui pourra en retirer quelque chose dans son rapport à son animal.

 

Emil et le Mushing

Tu écris également « un homme et ses chiens unis dans l’effort », je pense que tous les mushers sont unis avec leurs chiens, penses-tu qu’il l’est encore plus que les autres ? Si oui pourquoi ?

 Plus que les autres, c’est difficile de dire ça. Néanmoins, il a un rapport très fort avec ses chiens. Ils passent toujours avant tout le reste. Ça n’est pas forcément le cas de tout le monde. En Scandinavie par exemple, le rapport aux chiens de traîneaux est plus utilitaire et donc plus rude.

Emil parle de l’attitude à avoir avec les chiens, la meute, l’environnement animalier, cela a-t-il changé ta vision du mushing ? du nordique ?

 Ce qui est certain c’est que je me retrouve parfaitement dans cette philosophie du rapport respectueux et affectif au chien. Je me rapproche naturellement de ceux qui ont cette vision là. Jean-Philippe Pontier, à qui j’ai eu l’honneur de rendre visite deux fois en Norvège, est aussi de ceux-là.

On voit également qu’Emil, souhaite et aime avoir de rudes conditions, extrêmes (neige et vent). Comment ses chiens se comportent t’ils face à de telles conditions et difficultés ?

 Emil est un montagnard. Il a découvert le traîneau lors d’une expédition en ski extrème en Alaska. Et effectivement, il aime les conditions difficiles et les terrains exigeants. C’est pourquoi il excellait sur LGO. Les chiens eux sont tellement plus résistants que l’homme qu’ils s’adaptent sans mal. Ce qui compte c’est la confiance qu’ont les chiens dans le musher. Si ils ont confiance, ils iront où il leur demande d’aller. Mais le maintien de cette confiance est quelque chose de fragile dans les conditions difficiles. C’est un élément clé du mushing, qui fait la différences entre les bons mushers et les grands mushers.

Pour finir, à ton avis, Emil fera-t-il un come-back sur la grande Odyssée?

 Il y a pensé et il garde une réelle affection pour cette course exceptionnelle qui a marqué sa carrière. Néanmoins, il a totalement tourné ses efforts désormais vers la Longue Distance et les ultra marathons comme la Finnmarkslopet 1000, la Yukon Quest et l’Iditarod.

Le voyage commence en suisse où Emil Inauen a installé son chenil d’une trentaine d’Alaskan Huskies et où nous découvrirons comment Emil travaille avec ses chiens. Vous apprendrez comment il parvient à faire de ses chiens réputés difficiles de sympathiques chiens de compagnie mais aussi et surtout d’incroyables athlètes, capables de courir de longues heures dans des conditions extrêmes.

Direction ensuite le chemin des Alpes Françaises où Emil est ses chiens prennent part à La Grande Odyssée, une course aussi difficile pour les mushers que pour les chiens du fait des dénivelés impressionnants, à plus de 2000 mètres d’altitude.

Pour finir en plein nord au delà du cercle polaire pour accompagner Emil et sa femme Barbara sur les pistes glacées de la Finnmarkslopet, la course la plus septentrionale au monde.

Un voyage inédit et unique au cours duquel vous découvrirez l’extraordinaire lien qui relie l’homme et ses chiens au travers des épreuves partagées au cœur des grands espaces sauvages.

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