Sur un fleuve gelé pendant Odyssée sibérienne – photo Sacha RomanoffThibaut Branquart, si nous mettons de coté, la photo, la vidéo et le chien de traîneau, c’est qui ?
J’ai 35 ans je vis à côté de Lille dans le Nord. En dehors du mushing, je pratique le rugby et je suis passionné par l’exploration de la nature sauvage (randonnée en autonomie, canoë, etc). Je suis marié et j’ai deux fils de 4 et 2 ans.Ça commence à faire quelques années que tu as les pieds dans le monde du mushing, mais le déclencheur de tout cela c’est quoi exactement ?
La lecture de romans et de récits de voyage. Bien sûr, ça commence toujours par Jack London et ça termine par Nicolas Vanier. J’ai rencontré Nicolas à l’automne 2004 et je lui ai fait savoir que si il cherchait des équipiers pour une prochaine expé j’étais plus que partant. Deux mois après, j’étais sur la première édition de La Grande Odyssée pour gérer la communication. 9 mois plus tard, j’arrivais à Irkoutsk pour participer à l’Odyssée Sibérienne en tant que photographe officiel. avec Harfang et Kurvik pendant l’odyssée sibérienne – photo Pierre Helleu
Te voila positionné sur LGO depuis 2005, depuis le tout début, tu as côtoyé les grand(e)s de ce domaine, Daniel Juillaguet, Emil Inauen et Valérie Du Retail, Catherine Mathis, Isabelle Travadon ou encore Nicolas Vanier. Peu tu nous donner et décrire tes meilleurs moments depuis tes débuts?
Dans une aventure comme LGO, il y a beaucoup de grands moments. Le premier départ à Avoriaz en étant un. La première base polaire sous la tempête quand on a dû être rapatrié en chenillettes par les chasseurs alpins en est un autre. Je dirais aussi la 3e place de Jean-Philippe Pontier en 2011 quand Radek craque dans la dernière étape, son début de course magnifique cette année plein de panache. Les deux podiums de Daniel Juillaguet cette année ont été forts en émotion. Et puis bien sur, la dernière arrivée d’Isabelle cette année. Les mushers sont des gens qui se donnent corps et âme pour leur passion, alors l’émotion est toujours présente.
J’ai pu apprendre, après notre entrevue au téléphone que un de tes chiens avait effectué le trophée Haute Maurienne avec Romain Grenier, une fierté pour toi? sa première pour lui?
Pema, ma chienne qui a 6 ans, avait déjà participé au Trophée Grande Odyssée en 2012 avec Romain, mais j’avais fait des erreurs dans la fin de la préparation et elle n’avait fait qu’une étape sur les trois et ça n’avait pas été très concluant. J’ai décidé de reproposer Pema à Romain cette année et malgré l’expérience mitigée de l’an dernier, il m’a fait confiance. Je l’ai préparé avec une autre chienne, Luz, que j’ai récupéré à l’âge de 18 mois chez Daniel Juillaguet et qui était totalement réfractaire au harnais. Avec Pema, nous avons progressivement réussi à la faire démarrer et elle a finalement été épatante. Alors j’ai proposé à Romain de prendre les deux chiennes dans son team. Malheureusement, Luz a pris peur lors du prologue et Romain n’a pas voulu la remettre à l’attelage. Par contre, Pema a participé avec lui au double trophée (Trophée UMES et Trophée Grande Odyssée), elle a couru 4 étapes sur les 6 dont trois enchainées. Romain en a été très satisfait. Pas mal pour une chienne entraînée à 100% dans le Nord sur le plat et en trottinette ! aux championnats de france avec Luz et Pema en lead – Photo Alain Bégou
Pour la préparation de ton chien pour ce genre de course, comment ça se passe, tu le laisse quelques mois avec la meute de Romain ou c’est toi de ton coté qui le prépare?
Non, je ne souhaite pas me séparer d’elle. Donc je l’entraîne en trottinette (arapaho) avec Luz. Avec le débourrage, on a commencé tardivement vers le début du mois d’octobre et elles avaient 1400 kilomètre d’entrainement en arrivant sur LGO.
Toi même pratique tu par moment une activité avec ton ou tes chiens?
Oui, j’entraîne mes chiens à raisons de 4 à 6 entrainements par semaine et après LGO, je pars en Norvège faire une semaine de traîneau. Cette année, j’ai eu l’honneur d’être accueilli chez Jean-Philippe Pontier. Ca a été génial de partager son quotidien pendant une semaine et d’apprendre à ses côtés. J’ai entraîné les chiots avec Pema et on a même pu participé à deux entrainements longue-distance avec son team de course. Sinon, je fais des raids dans le Vercors. Et puis, je viens de courir ma première course avec Pema et Luz en lead, les championnats de France de mi-distance aux Fourgs en 6 chiens (avec deux chiens de Daniel Juillaguet et deux chiens de Alex Bringard.) Grand moment aussi. Mais en dehors du Mushing, je fais tout avec mes chiens, mes amis savent que quand il m’invite, les chiens seront de la partie. Avant de participer, ces deux dernières années, Pema a toujours été avec moi sur La Grande Odyssée Savoie Mont Blanc.
Laissons le coté mushing de coté et dis nous:
Niveau matériel, je sais que nous avons des spécialistes, geek et autres férus de nouvelles technologies parmi nos lecteurs et fans, tu tourne avec quoi? réalise avec quoi?
Je tourne désormais uniquement avec un Canon 5D. c’est assez fastidieux parce que ce n’est pas fait pour ça, mais l’image est tellement belle que c’est impossible après de revenir à une caméra vidéo classique. j’ai fait des images sur LGO avec mon 5D:
Pour le montage, j’utilise Avid Media Composer.
Quel est ton petit secret concernant ton matériel pour faire face aux températures extrêmes que tu te dois d’affronter sur tes tournages/reportages ?
Garder les batteries au chaud, au plus prêt du corps. Le froid peut inhiber une batterie, ça ne signifie pas qu’elle est vide, il faut la réchauffer et elle refonctionne normalement. Sinon, si vous tournez en extérieur, ne rentrez que les batteries au chaud, laissez vos caméras et appareils photos à l’extérieur, sinon gare à la condensation. photo Sacha Romanoff
Ta société s’appelle « Grand Nord Films« , si un jour tu souhaite faire un reportage sur les ours polaire ou sur les bédouins d’Afrique ça se passe comment ? 🙂
Ma société s’appelle comme ça car le Grand Nord est ma passion, une partie de mon activité est consacré à cette passion. Mon animal fétiche c’est plutôt l’élan. Par contre, pour les ours polaires, il faut que je me dépêche parce que les temps sont durs pour eux. Je fais beaucoup de films publicitaires sur de très nombreux sujets très divers qui n’ont rien à voir avec le Grand Nord donc possible pour les bédouins.
Depuis 2008, tes envies de « gros » projets se sont-elles, ou sont-elles en voie de réalisation ? Un blockbuster peut être ? 😉
Depuis That’s Mushing ! et Apprendre le traîneau à chiens, je n’ai plus produit de DVD, j’ai plusieurs projets en tête qui pourraient se réaliser l’hiver prochain. Encore un peu de patience !
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